Interview d'Olivier Lecoq, Arbitre International de la LIgue Française d'Improvisation


Cette semaine, le match d'Impro, du Vendredi 9 Octobre à 20h30, est l'occasion pour nous de vous présenter, à travers son interview, l'homme de toutes les situations, l'inégalable Olivier Lecoq.



Comment en êtes-vous venus à l'Impro ?


     Mes parents m’ont poussé. Je voulais devenir Président de la République ou bien Astronaute en fait. Voire Prince Charmant. Mais il fallait faire des études.

     Non sérieusement. Par l’atelier théâtre que je suivais en tant qu’élève à la MJC de Maurepas. Gil Galliot en était mon prof. Puis il est devenu un des tous meilleurs coachs de la Ligue d’Impro. On y faisait de tout et notamment de l’impro sous différentes formes.

     On travaillait régulièrement avec le Théâtre de l’Unité, dirigé par Jack Livchine et Hervée Delafond, qui résidait sur Élancourt. Et qui a été à l’origine de la création de la Ligue d’Improvisation Française. La LIF.

     J’étais là, par hasard, au milieu de tout ça. En tant qu’apprenti comédien. On faisait du théâtre dit « classique », du théâtre de rue, de l’impro. Ça foisonnait.

     Et puis mon frère Jean-Marie Lecoq, comédien également, a été le premier arbitre en France.


Depuis quand faites-vous partis de la Ligue d'Impro ?


    1981. J’ai assisté à la première tournée de la LNI, la Ligue Nationale d’improvisation de Montréal, en avril 81. C’était à Aubervilliers. Un immense souvenir. Il y avait Robert Gravel, le créateur du jeu. Marcel Lebœuf, Normand Brathwaite …. Et surtout Yvan Ponton, le créateur du rôle d’arbitre.

    Dès septembre 81, le Théâtre de l’Unité et d’autres troupes se sont réunis pour fonder la LIF. J’étais encore là, par hasard.

   J’ai participé au premier tournoi organisé en France en Novembre 1981 qui réunissait 6 équipes. C’était toujours à Maurepas.

    Le premier Match « officiel ». Dans les règles. Avec une patinoire, a eu lieu à Conflans Ste Honorine en 1982. J’étais encore là en tant qu’assistant arbitre. C’était d’ailleurs mon premier cachet en tant que professionnel.


Comment en êtes-vous arrivé à être arbitre ?


   J’ai tout bonnement suivi les traces de mon frère. Après avoir été longtemps assistant arbitre, j’ai franchi le pas. Mon premier arbitrage a eu lieu en 1987.

   Et puis le sport tient une place importante dans ma vie. Les règles, les résultats, les statistiques. J’y voue un culte. J’ai une passion pour les jeux Olympiques et tous ces sports que l’on ne voit que tous les quatre ans.

   Enfin l’arbitre est un rôle à part entière. Différent de celui de joueur.


En quoi consiste votre rôle d'arbitre ?


   Houlà. Vaste question qui prendrait des lignes et des lignes. Mais pour faire court. Il est le poumon du Match. Son premier rôle est de rythmer le Match. Il est une soupape de sécurité. Il peut arriver que les improvisations soient médiocres. Ça reste de l’impro. L’arbitre doit être là pour relancer, intervenir, sanctionner. Aider les joueurs.

   Quand tout va bien, il doit être le plus discret possible. Cela veut dire que les impros fonctionnent, que le public est captivé. C’est parfois ce que les arbitres débutants ont du mal à saisir. Savoir se faire petit et laisser la place au beau jeu.

   Le rôle d’arbitre est très long à maîtriser. Il faut faire des Matchs et des Matchs. Se confronter à toutes les situations possibles. A tous les publics possibles.

   Cela fait 28 ans que je fais ce rôle et je n’ai pas encore tout vu.


Qu'est-ce-que l'Impro apporte à la pratique théâtrale et vice versa ?


   Il peut apporter des défauts. Il ne faut pas en abuser. Pour une reprise de rôle et si vous n’avez que quelques jours de répétitions c’est parfait. Le risque de l’improvisateur est de traiter un rôle de façon superficielle et de ne pas rentrer à fond dans ce que demande le metteur en scène. De se laisser porter par ses directives. Il faut oublier que vous savez improviser.

   Sinon l’impro est un annihilateur de trac. Quand vous avez 20 secondes pour réfléchir à ce que vous allez jouer et que vous vous lancez ensuite dans l’arène devant 400 personnes, le petit être fragile qui est en chacun de nous disparaît et se transforme en kamikaze.

   Quant à savoir ce que la pratique théâtrale apporte à l’improvisation ? Tout !

   Tenir un personnage. Porter la voix. Se tenir face au public. Ecouter et relancer son partenaire de jeu. Toutes les bases de l’acteur.

   Après, il faut une certaine dose d’imagination et le tour est joué.


Comment se déroulera le match d'impro au Théâtre de Fontenay Le Fleury ? 


   Bien, je l’espère (rires). Un Match classique. Dans les règles. Tel que Robert Gravel l’a conçu. Avec son Maître de Cérémonie, son musicien, sa patinoire, ses cartons de votes … Ses improvisations !

 

Quel sera le rôle du public lors du match d'impro au Théâtre de Fontenay Le Fleury ?


   Il interviendra à l’issue de chaque improvisation en votant à l’aide de son carton bicolore pour l’une ou l’autre des équipes. Et ce, à l’appel de l’arbitre. Un rituel qu’un spectateur habitué connait très bien.

 

Qu'est ce qui est le plus important lors d'un match d'impro ?


  De manière simple et concise. S’amuser !



Merci à Olivier Lecoq pour son indéfectible implication au Théâtre de Fontenay-Le-Fleury.



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