Interview de Jérémie Sonntag, metteur en scène de Jamais, Jamais !

Faire le choix de Peter Pan, est-ce une opportunité commerciale ou véritablement un sujet qui t’habite ?

 

Ce n’est pas du tout une opportunité commerciale. Je désirais depuis longtemps monter « Peter Pan » en me basant sur l’oeuvre originale de James Matthew Barrie que peu de gens connaissent vraiment. Ici pas de jeune homme en collants verts et de poupée Barbie avec des ailes… Je voulais qu’on sorte de cet imaginaire collectif imposé par Disney afin de découvrir cette oeuvre véritablement drôle, troublante et poétique.

 

Est-ce que le thème de l’oeuvre est d’actualité ?

 

Oui évidemment car ce thème est universel : l’enfance. Qu’est-ce que signifie grandir ? Être adulte ? L’enfance n’est elle propre qu’aux enfants ? Devenir adulte

revient-il forcément à se résoudre au réel ? L’enfance est, certes, un état physique que l’on ne peut pas retrouver, mais ne pouvons nous pas en garder l’essence

(l’émerveillement, l’imagination et la liberté) afin de nous affranchir du réel pour mieux le réinventer ?

 

Le syndrome de Peter Pan est une vrai pathologie, penses-tu donner des réponses aux familles abritant un enfant qui à peine à entrer dans l’âge adulte ?

 

Pour être plus précis, "le syndrome de Peter Pan" est un terme commercial inventé où l’on met ce qu’on veut dedans mais n’est pas une véritable pathologie. Par contre en psychanalyse on appelle cela le syndrome de « l’enfant triste ». C’est à dire une personne (enfant ou adulte) figée dans l’enfance qui, pour surmonter un traumatisme psychique trop violent (deuil, accident, abus, abandon, divorce violent…), n’a pas d’autre issue que de s’inventer un “autre soi-même”. Un autre encore intact, qui grâce à ses pouvoirs surnaturels pourra affronter tous les dangers et oublier sa souffrance. 

Car dans le fait de ne pas vouloir/pouvoir grandir il y a souvent une raison psychologique et un grand traumatisme. C’est ce que raconte JM Barrie avec Peter Pan, cet enfant abandonné par ces parents et remplacé par un autre enfant.

Tout le monde peut trouver des réponses dans ce Peter Pan, adulte comme enfant. La figure de Peter Pan sert de passeur à chacun d’entre nous afin de “grandir” et d’inventer son propre avenir.

 

Adapter au théâtre cet univers essentiellement basé sur le rêve d’une nuit, est-ce un exercice fluide ou âpre ?

 

C’est à la fois un exercice fluide et âpre ! JM Barrie parlait de Peter Pan en ces termes : "mais il y a surtout une êtrange et magique demi-heure, entre le jour et la nuit, entre la veille et le sommeil, quand l'enfant, les yeux grand ouverts dans son lit, voit le jeu et le rêve se fondre en un, le monde de l'imagination devenir réalité. » 

C'est cette demi-heure que la pièce tente de recréer, cet instant où tout est possible et où la réalité et le rêve se mélangent pour créer une nouvelle réalité, un monde nouveau…Tout l’enjeu de notre adaptation était de créer chez le spectateur, grâce au jeu des comédiens, à la musique, à la vidéo, au cinéma d’animation et à la magie, ce climat propice à l’imaginaire, au rêve et au jeu.

 

Faire interpréter des rôles d’enfants par des adultes, est-ce un exercice crédible ?

 

Au théâtre, cela est toujours peu crédible et ne permet pas aux enfants et aux adultes de s’identifier. Dans notre adaptation de « Jamais jamais! » les adultes ne jouent pas des rôles d’enfants. Ce sont des adultes qui vont nous raconter l’histoire de Peter Pan et qui, au fur et à mesure, vont se laisser prendre à leur propre jeu, incarner les différents personnages et retrouver ainsi leur part d’enfance. Peter Pan est avant tout un être sans âge (dans l’oeuvre originale, il s’est enfui le jour de sa naissance et n’a pas grandit) !

 

Quel effet souhaites-tu produire sur le spectateur ?

 

J’aimerais inviter les adultes et les enfants à sortir de la fatalité, à s’autoriser la liberté du rêve pour inventer un monde nouveau…Le spectacle offre une belle réflexion sur le rapport adulte-enfant, le temps qui passe, la mort, la liberté, tout en permettant au spectateur de renouer avec son imaginaire et sa part d’enfance…

 

Ta conclusion d’artiste 

 

Ma conclusion c’est justement qu’il n’en faut jamais jamais !

 

Merci à Jérémie Sonntag !

 

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Commentaires: 2
  • #1

    PETIT GENEVIEVE (jeudi, 17 mars 2016 13:25)

    Bonjour,
    Je viens de lire vos commentaires sur votre spectacle qui me tente beaucoup.
    A partir de quel âge s'adresse ce spectacle ? Je voudrais y emmener deux de mes petits enfants.
    Merci.
    Geneviève

  • #2

    Caveau Corine (jeudi, 17 mars 2016 17:20)

    Bonjour Geneviève,

    À partir de six ans accompagné d'un adulte.
    Pour vos réservations, merci d'appeler le 01 30 07 10 50.
    N'hésitez pas à laisser un message, nous vous rappellerons dans les plus brefs délais.

    Pouvez-vous me confirmer la réception de cette réponse.

    Bien cordialement.

    Corine