Interview de Sophie Davidas, auteur de "Croisée de chemins".

croisÉe de chemins -vendredi 30 septembre À 20 h 30

Grand Prix du Théâtre 2016

Qu’est-ce qui fait qu’un jour vous avez décidé de prendre la plume pour écrire ?

Je crois que tout le monde essaie un jour ou l’autre d’écrire soit un livre, soit une nouvelle, soit un poème mais c’est souvent pour parler de soi. Ce qui m’a vraiment donné le goût d’écrire des pièces de théâtre c’est l’envie de raconter ce que je percevais des autres, de mes amis, des membres de ma famille, des gens croisés dans le train, dans la rue, n’importe où. En mettant les autres en scène, je prends la distance nécessaire pour parler de mes propres sources d’angoisse et de fous rires, et c’est là que le plaisir d’écrire prend tout son sens.

 

Qu’est-ce que l’écriture dramatique vous apporte par comparaison à l’écriture romanesque ?

Je trouve que l’écriture théâtrale permet d’avoir une immense liberté. La scène est comme un tableau noir sur lequel on peut dessiner sans contrainte. Par ailleurs, ce que j’aime particulièrement dans l’écriture dramatique, c’est d’être à l’origine de ce qui va devenir un spectacle vivant. J’aime entendre les lectures des textes par les comédiens, j’aime les voir jouer, je les admire énormément. Et j’aime voir l’interprétation que donne le metteur en scène au texte. C’est extrêmement intéressant de voir la vision des autres. Et quel immense plaisir après d’entendre le public rire ou pleurer, d’avoir le pouvoir magique de générer de l’émotion et d’en être le témoin. Il y a un petit côté vampire dans cette idée mais je trouve ça fantastique. Et puis beaucoup plus basiquement, je me sens tout à fait incapable d’écrire un roman.

 

Qu’est-ce qui a motivé le choix du titre de la pièce : « Croisée de chemins » ?

Dans cette pièce, on assiste à une double croisée de chemins. Ce sont deux couples qui se rencontrent, dont les chemins se croisent dans un hôtel. Mais ce sont aussi 4 personnages qui arrivent à leur propre croisée de chemin de vie. Ils arrivent à une étape de leur histoire personnelle et de couple, où ils ne vont plus pouvoir continuer comme avant. Ils vont devoir décider. Aller à gauche ou aller à droite, continuer ensemble sur une nouvelle voie ou séparément. Ce titre s’est donc imposé par lui même, il est l’essence même du texte.

 

Cette pièce lauréate est produite dans le cadre du « Gand Prix du Théâtre » quel sentiment tirez-vous de ce succès ?

Quand Thierry Lavat, le directeur du « Gand Prix du Théâtre » m’a appelé pour m’annoncer que mon texte avait été choisi, j’ai cru que c’était une blague et pendant 24h, jusqu’à ce qu’on se rencontre, je ne l’ai dit à personne car j’étais persuadée qu’il y avait eu une erreur. Puis quand j’ai compris que c’était vrai, j’ai ressenti une joie immense. J’ai tellement souri pendant 4 jours que j’en avais des crampes dans les joues. Donc pour répondre à cette question, le sentiment le plus fort que je tire de ce succès est la joie. Je suis heureuse de me dire que j’ai pu émouvoir d’autres personnes avec mon texte au point qu’ils l’aient choisi parmi beaucoup d’autres. Et évidemment je ressens aussi une immense gratitude envers ceux qui ont fait ce choix et envers tout ceux qui travaillent pour que le texte prenne vie sur scène. Joie et gratitude donc.

 

 

Quelle serait votre ambition à partir de cet évènement ?

Mon ambition, et maintenant je dirais même notre ambition, c’est que la pièce soit jouée, aimée, jouée encore et émeuve les spectateurs. Avignon ? Ce serait formidable. Des théâtres à Paris, en Province, des traductions, des représentations à New York , Tokyo, San Paolo, Londres, Berlin, Madrid , la lune, …. Bon enfin revenons sur terre… et allons à Avignon ;-)

 

Quel regard portez-vous sur les spectateurs qui viennent partager votre univers ?

Je leur suis déjà énormément reconnaissante de s’être déplacé au théâtre, d’avoir consacré un soir de leur vie à venir découvrir mon univers. Il faut avoir une grande curiosité et un certain goût du risque pour aller voir une pièce d’une auteure inconnue. S’ils en ressortent heureux, de bonne humeur mais aussi un peu émus ou nostalgiques, alors quelque chose nous relie, ils deviennent un peu des membres de ma famille, on a partagé un moment d’émotion sincère.

 

 

Qu’est-ce qui serait pour vous un échec ou une réussite avec cette œuvre ?

L’échec n’est plus possible puisqu’être lauréate du « Gand Prix du Théâtre » c’est déjà une réussite. La question est plutôt qu’est ce qui serait une plus grande réussite. J’ai un peu le sentiment d’être devant une belle montagne à gravir. A chaque étape, la vue est magnifique mais le chemin est dur et escarpé. Donc chaque étape est une réussite, atteindre le sommet est l’accomplissement ultime. Que le public du théâtre de Fontenay le Fleury aime la pièce serait déjà une merveilleuse étape. Après, qu’un producteur décide de nous accompagner pour une prochaine étape…etc.

 

Visuel Billeterie


Écrire commentaire

Commentaires: 1
  • #1

    Muriel Andriot (lundi, 04 septembre 2017 14:25)

    Bonjour Sophie
    J'ai adoré votre pièce de théâtre , le message est très clair mais malheureusement celui à qui vous adressez ce message , malgré votre invitation à la lire ne l'a pas lu ... Dommage elle invite à une réflexion et une introspection !
    La dernière fois que nous nous sommes croisées vous deviez avoir 5-6 ans ... Sur vos photos je reconnais votre mère , vous lui ressemblez il me semble ... Ma mère et votre grand-mère Vivianne étaient des amies d'enfance .
    Bravo ! Continuez à nous parler...